mercredi 21 février 2007

J'ai bien essayé


J'en avais envie et nous y sommes allés quitte à perdre une belle lumière dans le jardin pendant ce temps-là et plusieurs écueils nous attendaient. Comment imaginer qu'il me fallait poser esxactement au pied des tours de Yèvre-le-Châtel que je me suis obstiné à appeler orgueilleusement Mon Château pendant de nombreuses années qui ont commencé bien trop tôt c'est-à-dire que j'ai été atteint de nostalgie à l'endroit de cet édifice sous prétexte que je l'ai connu de très près depuis l'âge de six mois jusqu'à celui de huit ans, époque fatidique où le destin m'a envoyé en exil à 1km600, à Yèvre-la-Ville où je me suis senti un étranger pendant quelque temps. Bien sûr la muraille est superbe mais elle est désormais un peu trop restaurée et elle n'est plus couverte ni de lierre ni de giroflées. Les alentours ne sont plus envahis d'herbes hautes riches en escargots, les lézards ne doivent même plus oser mettre la patte sur les nobles pierres aux impeccables joints. Je passerai sur les autres défauts qui défigurent Mon Château. La contre-plongée si difficile à assumer est difficilement évitable si l'on veut caser le sujet et son motif, Sylvain adore se contorsionner pour inventer ses cadrages. Bien sûr on peut y voir les pierres d'attente, les grandes murailles, et je peux m'imaginer être un petit roi de quelque chose ou un prince déchu quand je rêverais d'incarner véritablement le Prince des Rayons du traité d'Alberti.
D'un peu plus loin, de Souville, le château se donne à désirer sous forme de tours bien rebondies mais mon mazzocchio peu seyant me donne un faux air de Maurice Chevalier ce qui me va très mal quand on connaît mes piètres qualités de chanteur. Sylvain a trouvé le mot de la fin, ce merveilleux village repéré très tôt (Vieira da Silva et Arpad Szenes y ont acheté leur Maréchalerie dès le début des années 60 et ma mère lavait leurs serviettes de table que plus tard j'ai identifiées comme étant des motifs de tableaux abstraits et dans les années 70 ils ont fait construire deux splendides ateliers neufs dans le pré où enfant j'allais cueillir d'énormes bouquets de primevères et de violettes comme il est impossible d'en voir depuis fort longtemps), ce village est devenu un décor pour photos de mariage. Adieu donc.
Je signalerai pour finir que je prétends être détaché de ces attaches enfantines après de longues années de croyance en la nécessité indéfectible d'y rester relié. Je me demande bien pourquoi ça résiste encore.

Aucun commentaire: