Ceci mérite éclaircissements. Voilà ce qui se passe, hier soir j'ai perdu le fichier Illustrator du rhomboèdre régulier tressé et même du précédent quadrillé en seulement deux valeurs, un clic trop vite et c'était parti dans les oubliettes mais comme il était l'heure d'aller dormir (même si la perspective est une douce chose il faut bien aller se coucher quand on a sommeil) j'ai éteint l'ordinateur (un peu fâché). Eh bien ce matin mon cerveau régénéré a voulu faire le malin : redessiner le patron à base des six losanges identiques faciles à déterminer à partir d'un hexagone régulier était un jeu d'enfant (de quel âge ?) auquel il devenait très amusant d'appliquer un motif de tressage (car ce qui est compliqué dans l'affaire et qui parfois use ma patience (tôt apprise) c'est la mise en place des dernières lanières qu'il faut tordre et ça les abîme et un objet de papier abîmé ne vaut pas grand-chose etc.
Mon cerveau malin qui conçoit bien les choses en un éclair aurait besoin de faire un stage pour améliorer ses performances de prévoyance et d'organisation du travail : faire un faux tressage a pris un temps certain. Evidemment, passé cette étape, pas d'erreur, c'est plus court à monter.
Et maintenant, parlons un peu de cette grille de papier qui fait enfin son apparition après avoir hanté ma cervelle (c'est pareil que le cerveau la cervelle ?) mon âme, mon esprit rationnel qui soupire à voir partir à la poubelle (ou au feu) tant de chutes de beau papier Arches (ou dans des boîtes, par terre, entre d'autres choses). Conserver ce qu'on répugne à jeter sans rien en faire aboutit à un autre désagrément : l'encombrement. Les modèles modernistes ne manquent pas qui prônent l'exemple de l'usage de tout (sans compter les injonctions écologistes mais...). Ainsi naquit l'idée soutenue par la toile cirée quadrillée de la cuisine (sa responsabilité dans mes obsessions sera à prendre en compte par mes hagiographes) (excusez-moi) de faire un joli quadrillage ajouré en collant bout à bout les chutes de papier qui résultent des découpes des formes plus élaborées sorties de mon imprimante.
Seulement voilà : c'est long à faire.
Et puis j'hésite à laisser blanc ou à peindre à l'acrylique.
Et pendant ce temps-là des tirages traînent, une "sphère" est en attente, un mazzocchio entier aux deux moitiés déplacées attend d'être admiré, un puzzle en croix attend à côté des pots d'acrylique...
Et tous les fantasmes de dessins à la main à faire chaque jour comme pendant de longues années, il y a désormais de longues années...
Je crois qu'il y a une différence entre imaginer faire quelque chose et faire quelque chose.
En examinant par exemple la première photo destinée à bien montrer le détail du faux tressage je tiens à préciser que je me suis imaginé découper au cutter les petits jours carrés entre les lanières feintes. Car l'intérêt de ces tressages c'est bien de voir un peu à l'intérieur du corps de l'objet non ? je ne suis pas certain d'avoir définitivement renoncé. Je pense à la patience d'Hansjörg Schneider mise à l'œuvre dans ses merveilleux dessins architecturaux faits de fenêtres ouvertes dans le papier.
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