vendredi 12 novembre 2021

Mais c'est irrésistible



 Je me demande parfois s'il n'y a pas trop de Ginkgos biloba. A Paris l'avenue de France en aligne des dizaines. Des feuillages encore assez verts côtoient des spécimens très jaunes et d'autres en voie de dénuement hivernal plus avancé. Je les vois en sortant de la BNF. Mardi quand soudain j'ai éprouvé le besoin impérieux de me rendre sur les lieux de deux des peintures célèbres de Caillebotte, Le Pont de l'Europe et Paris sous la pluie, ce n'est pas de la pluie qui tombait mais quelques feuilles de Ginkgo sur les tables mauves ou jaunes de la terrasse du Bistrot en Ville dont un coin de la vitrine figure dans le champ cadré par le tableau. Je suis resté là un moment, la lumière déclinante accentuant les effets de lampadaires dans les feuillages. J'en ai compté environ une dizaine établis sur le carrefour. Il faut bien dire qu'ils masquent un peu, avec l'élevage de motos qu'ils abritent, l'épure parfaite de ce tableau que les parisiens peuvent aller contempler à Chicago. J'aime bien la feuille de Ginkgo, diversement bilobée, le très grand du jardin des Champs-Elysées, proche d'un kiosque à crêpes et du théâtre de l'Espace Pierre Cardin, produit des feuilles très peu fendues, j'en avais glissé dans un livre le jour où j'étais allé trop tard ne constater que le déshabillage de l'Arc de Triomphe. Mais c'est irrésistible, les feuilles de Ginkgo sont faites pour être dessinées. 

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