On pourrait objecter à mes suppositions que rien ne nous assure qu'un losange aplati par la perspective représente un carré de la réalité. C'est vrai. Rien ne le prouve. Pas plus qu'un trapèze n'est inévitablement la traduction perspective d'un carré, le même trapèze peut parfaitement être la déformation scrupuleuse d'un rectangle, tout dépend du point de distance, c'est-à-dire, le point de fuite des diagonales de carrés. Néanmoins, l'importance du carré pour la construction perspective additionné au fait que les carrelages sont majoritairement carrés permet d'échafauder raisonnablement l'hypothèse du carré. Cela dit, on sait qu'Andrea del Castagno ne fait pas l'équivalent d'une photographie de reportage. Et pas plus en ce qui concerne le théâtre qu'il décrit que les personnages qui vivent la scène. Son espace architectural est pure fantaisie, pure élaboration perspectiviste ivre de son pouvoir encore neuf.
La grande distance adoptée par le peintre produit le même effet de rapprochement qu'un puissant téléobjectif. Observons que l'effet d'écrasement des losanges se retrouve à l'arrière plan sur la photographie du dallage de San Lorenzo, œuvre de Brunelleschi, le génial découvreur de la perspective.
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