dimanche 21 octobre 2007
Beau mur de pierres à Yèvre-le-Châtel
On peut dire que je connais cette paroi de pierres parfaitement alignées depuis toujours puisque je suis arrivé à Yèvre-le-Châtel à l'âge de six mois (quelques années avant l'installation de Vieira da Silva qui ne pouvait pas être indifférente au charme minéral de certaines de ses rues). Des amis croient voir là les fondations d'une vocation d'architecte que j'aurais manquée ; on en distinguerait les échos dans mes engouements, mes productions de volumes, pourtant je suis bien certain que non, définitivement, jamais je n'aurais pu devenir un architecte, jamais je ne l'ai désiré, jamais je ne pourrais penser ajouter quelque volume réel que ce soit dans l'espace réel. (L'espace dans lequel évoluent les œuvres d'art n'est pas tout à fait l'espce réel, et c'est très heureux.)
L'architecte s'appelle Jean Le Couteur
Un guide du Mans, Le Guide des éditions du patrimoine, acheté le dimanche 15 juillet au château de Châteaudun de retour d'une merveilleuse excursion proustienne jusqu'à la Maison de Tante Léonie à Illiers-Combray, acheté en pleine vacances pour de prometteuses découvertes itinérantes en compagnie d'étudiants, m'a révélé jeudi le nom de l'architecte auteur des splendides piles en V et de l'immeuble qu'elles soutiennent : Jean Le Couteur.
lundi 15 octobre 2007
Entiché
Depuis vendredi matin je suis littéralement hanté par la découverte faite au Mans en compagnie de quelques étudiants d'un pilier en V que jusque-là je ne connaissais que de loin, ce qui m'avait empêché de saisir la subtilité de son dessin, c'est-à-dire la conception particulière de son volume. J'ignore encore le nom de l'architecte mais j'imagine interviewer quelques informateurs. Cet architecte a dû d'ailleurs digérer la déception amère de voir un jour l'espace sous son immeuble, pensé vacant afin de laisser traverser le regard jusqu'à la rangée de maisons et d'arbres qui bordent l'autre rive de la Sarthe, être oblitéré par des caissons opaques voués à stocker je ne sais quels objets ou occupations.
La rencontre est décisive car elle relance mon activité de faiseur de volumes restée plusieurs mois en attente. C'est du moins ainsi que je l'imagine car je n'ai toujours pas réussi, trois jours après cette fulgurante révélation, à faire en sorte que ce projet pourtant précis de réaliser une "maquette" quitte le domaine infini de la virtualité prometteuse.
lundi 8 octobre 2007
Le projet de faire un mur en volumes de papiers
Dans un commentaire à mon envoi précédent David me rappelle qu'une partie de l'été, en Bretagne, alors qu'il m'était matériellement impossible de travailler, j'ai été obsédé par l'idée de construire des volumes polyédriques irréguliers, assez volumineux pour ressembler à des pierres mais légers comme les volumes de papier qu'il resteraient, que j'assemblerais comme on assemble en les superposant les pierres d'un petit mur. J'avais vu le muret en construction de François Jeune, interrompu dans ses travaux par notre visite à Lasné et il ne peut pas faire de doute que mon idée chimérique avait trouvé là son origine, loin des possibles normaux issus de mes briques orthogonales. J'y croyais, ou je faisais semblant d'y croire quand au volant je rêvais à mon petit mur mais rien ne m'indique la marche à suivre pour construire de tels volumes qui voudraient imiter les facettes aléatoires de la pierre à moins d'être entraîné vers les complexités artificielles mais désormais familières issues des programmes complaisants qui donnent l'illusion d'être le maître des trois dimensions des représentations.
La sévère concurrence des livres
Puisque tout semble laisser penser que le retour au dessin et à la fabrication de volumes qui constitue pourtant l'essentiel du propos de ce blog est encore différé, cette image montrera néanmoins des volumes, rapportés, hier dimanche, un beau dimanche ensoleillé, de Lorris, Loiret, où se tenait ce que certains appellent une brocante, d'autres un vide-greniers, d'autres encore une foire à tout. On pourrait nommer compulsif, frénétique, mon désir d'acquérir des livres et se demander où je parviendrai à caser tout ça (sans même se demander quand je prendrai le temps de lire tout ça ?) (s'intéresserait-on au calcul du temps nécessaire à réellement lire ces dix-sept volumes récoltés hier ?).
De haut en bas, c'est-à-dire de droite à gauche :
Le Baron Perché, est un livre d'Italo Calvino que j'ai lu en Italien, en 1979 ou peu après, je l'ai racheté en français pour le faire lire, c'est sans doute le sort que je réserve à ce livre de Poche comme neuf imprimé en 1971, je ne connaissais pas cette édition.
Les Nombres et leurs mystères, par André Warusfel, (Point Sciences, 1961, exemplaire imprimé en 1980) est un livre qui tombe à pic pour m'éclairer dans mes spéculations géométriques terriblement excitantes.
Le Jour avant le lendemain du danois Jørn Riel que m'a fait découvrir Fernando de la librairie Tschann au printemps 2006 est un 10x18 déjà lu que j'offrirai (j'ignore encore à qui).
Le bonheur fragile d'Alfred Kern, grand-père d'Hippolyte, mon filleul. Un Livre de Poche de 1964 en excellent état.
Qu'est-ce que la philosophie antique, de Pierre Hadot, un Folio que Sylvain Bonniol m'a donné envie de lire.
Tout Ubu d'Alfred Jarry, un beau Poche imprimé dans la Sarthe que je pourrai prêter ou offrir.
Mon gourou et son disciple, un 10x18 de Christopher Isherwood, dont j'ai déjà aimé quelques livres ; auteur américain d'origine anglaise qui a croisé David Hockney en Californie.
Vue sur l'Hudson, un 10x18 d'Ethan Canin qui me transporterait agréablement à Manhattan.
Mémoires d'un architecte, Fernand Pouillon, Le Livre de Poche. Depuis que mon ami David Liaudet qui l'a lu m'en a parlé je me promets de lire un jour l'autobiographie tumultueuse de cet architecte dont j'aime les immeubles du Vieux Port de Marseille.
Voyage avec un âne dans les Cévennes de Stevenson, un beau 10x18 déjà lu avec grand enthousiasme dans une autre édition et déjà offert plusieurs fois.
Histoire de l'Impressionnisme, John Rewald deux tomes dans une belle collection de Poche qui n'existe plus. Je les ai déjà mais le superbe état de ces exemplaires m'a empêché de résister à les acquérir pour une somme modeste.
Mademoiselle Bambù, de Pierre Mac Orlan, un Livre de Poche imprimé en 1966, le genre exact de livres qui représente une autre époque de la lecture, assez mince pour que j'imagine peut-être un jour de grand soleil le lire en chaise longue dans le jardin. A moins que les évocations de villes promises par le texte de présentation ne m'amènent à aller fouiller sans ordre parmi les pages un peu jaunies (tranche rouge).
Tombeau pour cinq cent mille soldats, Pierre Guyotat, Gallimard, 1967. Jamais lu, seulement quelques fragments, mais livre connu depuis 1974 ou 75.
Billy Bud marin, Herman Melville, L'Imaginaire Gallimard, réimpression de 2007, je le lirais bien séance tenante.
Le Corbusier, par Gérard Monnier, La Renaissance du Livre, 1999. Un récent article du Monde expliquant la controverse à propos du quartier des Courtillières d'Emile Aillaud à Pantin m'a amené à m'intéresser à son auteur qui s'occupe, au sein de l'association DOCOMOMO de défendre la mémoire de l'architecture moderne "historique".
L'Enfant et la rivière, d'Henri Bosco, dans une jolie collection Gallimard 1000 soleils qui ne doit plus exister, est sans doute destiné à mon filleul Hugo.
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