Deux pages supplémentaires

Deux pages, deux doubles pages, étaient restées vides, par erreur, à deux reprises, le lundi 5 mars et puis le mardi 3 avril. Qu'en faire ? Comment faire ? Difficile de les laisser sans rien. On ne va pas gâcher du papier. On ne va pas laisser croire à un blanc, une absence, un manque, un manquement. Mais la règle d'un dessin chaque jour, dans l'ordre ? Comment ruser ? Alors j'ai senti l'envie, pour mardi 3 avril, de prolonger, agrandir, prendre possession de tout l'espace d'une page, ce que je n'avais pas réussi à faire, tard le soir, à partir d'une de mes photos de l'immense façade enviée du Mouchotte dessinée par Sylvain Dubuisson depuis le jardin Atlantique. Oh oui. Transformer une erreur en production inattendue, inespérée, mieux que l'ordinaire.
Quant au 3 avril, flash back sur la route, choix parmi plusieurs photos prises à la volée des beaux arbres encore nus et tentative de saisir le difficile entrecroisement des branchages, vraisemblablement.
Non, dessiner d'après une photo n'est pas faire acte de copie servile, c'est voir, voir lentement, voir activement, et c'est revivre le moment vu et saisi, à distance, doublement à distance.