Montgolfière, c'est l'image qui est venue en reprenant ce tressage interrompu pour cause d'erreur. Et puisqu'il était décidé qu'il fallait en finir autant réduire suffisamment la largeur des rubans parallèles en sorte de pouvoir les coller sans trop de peine. Ne pas marquer les arêtes pousse le polyèdre vers la sphère et c'est bien ça qui serait magique, si la perfection matérielle n'était pas un rêve inspiré par certaines images virevoltantes, enivrantes, mais virtuelles. Je n'irai pas jusqu'à dire que la réalité est décevante. Il me faudrait juste un peu de nerf. Mais je lis des livres. Et prends des notes. Et m'emporte. M'enthousiasme. Pour des histoires de pare-brises néerlandais ou matissiens.
Montgolfière, il me faut monter au ciel en montgolfière et vérifier ce que je sais, la ligne droite de l'horizon - horizon que jamais les terriens ne peuvent regarder de haut, horizon qui en aucun cas, du haut d'un ballon, ne peut apparaître "bas" comme on peut le lire à la page 64 des Arpenteurs du Monde de Daniel Kehlmann traduit chez Actes Sud (sans doute un autre numéro de page dans l'édition de poche Babel).
Je n'ai toujours pas déterminé si l'erreur est à imputer à Juliette Aubert, qui a traduit par "Les terres incurvées au loin. L'horizon bas, le sommet des collines se fondant presque dans la brume.", les phrases allemandes : "Das in die Ferne gekrümmte Land. Der tiefe Horizont, die Hügelkuppen, halb aufgelöst im dunst."
Die vermessung der Welt.
Car enfin, ce roman qui met en scène les savants Alexander von Humboldt et Carl Friedrich Gauss, pionnier (ou inventeur) des géométries courbes, semble trop sérieusement documenté pour qu'une telle affirmation - non vérifiée - de la courbure de la terre perceptible du haut d'un ballon soit passée sous la plume du brillant jeune écrivain à succès. Me reste à lui poser la question, d'une part, et à m'offrir une ascension en Montgolfière (du côté de Fontainebleau c'est possible je crois) au printemps prochain.
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