Observez bien les reflets des phares, non seulement sur la chaussée mais également sur la grille à ma gauche en remontant hier en direction du Trocadéro.
Ces reflets sont des fuyantes et les pointes de leurs triangles viennent désigner avec précision ma situation de l'instant. Trois points donc ici pour me relier, trois points qu'il faut imaginer, ce qui ne signifie nullement qu'ils ne résident que dans mon imagination - bien au contraire.
Trois points qui font écho au point de l'œil artificiel de mon iPhone, auquel je délègue le soin de bien représenter le point qui fusionne (merci cerveau) les deux points distincts de mes deux yeux (dont l'un beaucoup plus myope).
Notons aussi que l'apparence immédiate nous ferait croire à un point de fuite principal unique devant moi et bien au centre.
Détrompons-nous, seules les horizontales exactes de l'édifice de Perret à ma gauche et des édifices hausmanniens à ma droite fuient en un point qui sera détectable face à moi.
Légèrement décalé au-dessus de ce dernier sera le point de fuite des parallèles de la chaussée en pente. Et mon trottoir.
Vous voyez la pente ?
Exercice complémentaire : prolongez jusqu'au bas de l'image les verticales des arbres et du beau lampadaire art déco.
Voyez comme à mesure qu'elles s'approchent de mes pas ces lignes s'éloignent des bords de la chaussée et du trottoir.
Ces fuyantes se croisent.
En permanence autour de moi, elle me situent, m'appartiennent en propre et en partage très équitable.
Autour de chaque "moi" en promenade ou au travail, à tout âge et par tout temps. Depuis longtemps et pour longtemps.
Cette connaissance par observation assidue et réflexion extirpée avec effort aux lieux communs et clichés courants, tard arrivée dans ma vie, tard parvenue à ma conscience, je vous l'offre.