mercredi 28 février 2007

C'est peut-être un peu cubiste mais pourquoi ?


Ce n'est pas La RAFALE de Reims



Mais ce sont bien des volumes dont la fabrication a commencé en mars de l'an 2000.
Avais-je rencontré avant de le lire hier dans un article du New York Times publié par Le Monde consacré à une immense maquette de New York présentée au Queens Museum of Art, le mot huddle, tas confus, fouillis, ramassis, enchevêtrement ? Je l'inscris dans ma liste du vocabulaire d'une grande utilité. Bien nommer ce contre quoi on lutte est sans doute primordial.

dimanche 25 février 2007

Quel est cet anonyme qui pique ma curiosité ?


On ira consulter le troisième commentaire du message intitulé Le mazzocchio autour du cou dans le Déluge d'Uccello et l'on observera avec attention la coiffe de Micheletto da Cottignola dans ce détail de la Bataille de San Romano du Louvre.

Patience





samedi 24 février 2007

Première spire







Première pierre


Si ma préférence va toujours aux projets rapides, promptement exécutés, je ne peux pas me cacher que je traîne sans cesse plusieurs projets non faits, à peine faits, à venir, que seules de mauvaises raisons empêchent de prendre forme. Il est faux de penser que le temps d'attente améliore les choses, il les rend au contraire de plus en plus inatteignables. Voilà bien pourquoi j'ai pris la ferme décision hier soir d'imprimer les premières maisons en couleur de ma rue en spirale, fausse jumelle de la rue serpentine terminée fin novembre. J'ai monté ce matin la première "pierre" couleur pistache, le numéro 1 de cette rue figment, pur fruit de l'imagination, pur produit dérivé du mazzocchio dont l'envie de s'y confronter initiée il y a deux ans a entraîné tout un engrenage inimaginable auparavant et en dehors de cet objet hérité de Paolo Uccello et de Piero della Francesca.

vendredi 23 février 2007

Le mazzocchio destiné à Philippe Martin


Hier soir j'étais assez satisfait d'avoir plutôt correctement réussi l'assemblage des modules du mazzocchio destiné à Philippe Martin. D'un volume généreux, il sera certainement très coiffant. J'ai fait le choix d'un caractère nommé Bauhaus.

Vrac



Il faudra plusieurs sacs pour empaqueter, protéger, transporter, toute cette marchandise en vrac ou au détail.

Nouveauté



"Elégant, léger, repliable, ce sac en papier fera votre bonheur pour la saison qui s'amorce ; vous le conserverez soigneusement replié selon ses plis bien marqués, vous l'aplatirez sans esquinter en rien le très beau volume qui orne sa façade, vous le collectionnerez, vous le montrerez à vos proches, votre entourage, vos amis en visite, vous l'encadrerez peut-être ; c'est certain, ce sac en papier fera date."

Sac en papier


jeudi 22 février 2007

Le mazzocchio autour du cou dans le Déluge d'Uccello à Florence

Conspicuous


Découvrir un nouveau mot anglais est toujours une source de joie, hier matin c'était conspicuous, un adjectif qui nous manque en français. On comprendra pourquoi ce joli mot que je ne cesse de me répéter depuis hier me séduit tant avec l'exemple to make oneself conspicuous, que l'on traduit aisément par "se faire remarquer". Le latin n'est pas loin, latin dont je me suis privé par timidité (de peur de changer de classe en sixième) et je suis toujours surpris d'imaginer des mots latins venus d'Italie sautant par-dessus la France pour atteindre les îles britanniques.
Je cherche toujours un titre pour l'exposition à venir et je n'ai aucune envie de céder à la mode du titre en anglais qui admet sans sourciller la langue anglaise comme langue officielle de l'art contemporain ; Catherine Schwartz et Jean-Paul Berrenger sont d'accord sur ce point. En 1995 j'avais proposé à Alain Veinstein de titrer mon exposition dans sa galerie de la rue de Lappe : Dessiner ça ne fait pas de mal à la réalité. Après avoir approuvé il était revenu sur cette idée en arguant que c'était plus un titre pour un texte que pour une exposition. Finalement la formule avait été incluse dans le texte que j'avais écrit pour le carton d'invitation. Nous ne titrerons donc pas mon exposition : To make oneself conspicuous (Se faire remarquer), même si (s')exposer est bel et bien motivé par le désir de se faire remarquer. (Après plus de dix ans d'absence sur les cimaises, c'est bien légitime, non ?) Les deux photos sont de Sylvain Bonniol, on les reconnaît, il joue avec brio du cadrage et du flou alors que je suis un myope maniaque du net.

mercredi 21 février 2007

J'ai bien essayé


J'en avais envie et nous y sommes allés quitte à perdre une belle lumière dans le jardin pendant ce temps-là et plusieurs écueils nous attendaient. Comment imaginer qu'il me fallait poser esxactement au pied des tours de Yèvre-le-Châtel que je me suis obstiné à appeler orgueilleusement Mon Château pendant de nombreuses années qui ont commencé bien trop tôt c'est-à-dire que j'ai été atteint de nostalgie à l'endroit de cet édifice sous prétexte que je l'ai connu de très près depuis l'âge de six mois jusqu'à celui de huit ans, époque fatidique où le destin m'a envoyé en exil à 1km600, à Yèvre-la-Ville où je me suis senti un étranger pendant quelque temps. Bien sûr la muraille est superbe mais elle est désormais un peu trop restaurée et elle n'est plus couverte ni de lierre ni de giroflées. Les alentours ne sont plus envahis d'herbes hautes riches en escargots, les lézards ne doivent même plus oser mettre la patte sur les nobles pierres aux impeccables joints. Je passerai sur les autres défauts qui défigurent Mon Château. La contre-plongée si difficile à assumer est difficilement évitable si l'on veut caser le sujet et son motif, Sylvain adore se contorsionner pour inventer ses cadrages. Bien sûr on peut y voir les pierres d'attente, les grandes murailles, et je peux m'imaginer être un petit roi de quelque chose ou un prince déchu quand je rêverais d'incarner véritablement le Prince des Rayons du traité d'Alberti.
D'un peu plus loin, de Souville, le château se donne à désirer sous forme de tours bien rebondies mais mon mazzocchio peu seyant me donne un faux air de Maurice Chevalier ce qui me va très mal quand on connaît mes piètres qualités de chanteur. Sylvain a trouvé le mot de la fin, ce merveilleux village repéré très tôt (Vieira da Silva et Arpad Szenes y ont acheté leur Maréchalerie dès le début des années 60 et ma mère lavait leurs serviettes de table que plus tard j'ai identifiées comme étant des motifs de tableaux abstraits et dans les années 70 ils ont fait construire deux splendides ateliers neufs dans le pré où enfant j'allais cueillir d'énormes bouquets de primevères et de violettes comme il est impossible d'en voir depuis fort longtemps), ce village est devenu un décor pour photos de mariage. Adieu donc.
Je signalerai pour finir que je prétends être détaché de ces attaches enfantines après de longues années de croyance en la nécessité indéfectible d'y rester relié. Je me demande bien pourquoi ça résiste encore.

La mise en scène du portrait de Gaëlle Bosser


Mardi 20 Février
Belle lumière dans l'atelier mardi matin pour la prise de vue de Gaëlle qui a depuis longtemps annoncé son refus catégorique de porter son mazzocchio sur la tête alors que le sien est certainement un des volumes les plus coiffants de la série. Si on l'écoutait personne ne devrait se mettre ça sur la tête sous peine de ridicule. En sa compagnie ses deux derniers dessins d'une très abondante série commencée il y a plusieurs années.

Mise au carreau


Non non, je ne suis pas sur le carreau, au sens propre oui, mais métaphoriquement non. Je n'ai pas voulu ranger le déballage en vrac sorti hier pour Sylvain, pour me repaître encore de la masse de mes choses volumineuses. Le pire c'est que je n'ai aucune envie de tout classer et de prendre les décisions qui s'imposent pour la préparation de l'exposition à la galerie du Bellay qui commencera fin avril (dans deux mois), le pire c'est que j'ai envie de construire de nouveaux volumes, toujours aussi fragiles, périssables, et qui réclament beaucoup de temps, de concentration, de méticulosité.

lundi 19 février 2007

Cumul déraisonnable


Quelques verres de Château Citran 2003 aidant, le contorsionniste Sylvain Bonniol s'est mis à me viser de son oeil numérique tandis que pris d'une folie de grandeur j'ai endossé la somme de 192 ans.

Germaine Lothier



Mon mazzocchio 87 est très beau mais un peu grand. Il faudrait être dotée d'une très grosse tête augmentée d'une chevelure volumineuse pour pouvoir le porter telle une couronne de reine mère. Autour du cou ? L'histoire de l'art nous tend le modèle de la très abîmée fresque Du Déluge d'Uccello à Florence, mais à Yèvre-la-Ville, dans un angle de cuisine de campagne on est loin de l'Italie renaissante et des scènes de la vie de Noé.

dimanche 18 février 2007

Objets trouvés




Jeudi 15 février, après une séance de photos en plein air où David et moi avons posé coiffés devant l'éclatant volcan d'Oscar Niemeyer au Havre et après une visite à l'église de Perret le ciel serein nous a attirés jusqu'à la plage où nous avons alourdi nos poches de trésors. C'est comme si la brique roulée par la mer depuis des décennies avait été dessinée par des designers à la mode qui caressent tendrement les angles arrondis. Mais je me demande ce qu'on pourrait construire avec de telles briques. Quant à la maison de droite, ce n'est pas une maison, je n'irai pas jusqu'à remonter la filière et chercher à interwiever le dessinateur de ce petit bloc destiné aux bordures du pavage du tramway du Mans.

samedi 17 février 2007

Mercredi 14 février



Parmi tous les livres de la réserve de la bibliothèque, Catherine Schwartz est venue poser dans le cadre préparé par Sylvain. Son mazzocchio assez peu coiffant, trop étroit du fait des limites imposées par mon imprimante, nous avions imaginé un moment que mon bras tendu paraîtrait présenter la coiffe au-dessus de sa tête. Mais la pose longue interdit une telle gymnastique immobile. La question d'ailleurs se pose de savoir si mes mazzocchi d'anniversaire sont réellement des coiffes destinées à être portées sur la tête, même pour un portrait. En aucun cas je ne procède comme un chapelier, je ne mesure pas le tour de tête, seule la divisibilité de l'âge m'intéresse et la dimension du module dépend de l'inscription du développé à l'intérieur d'un format qui ne peut pas excéder 21 cm de largeur.
(Ce ne sont pas non plus des auréoles de saints et de saintes, quand même pas !)

Mardi 13 février




3 vues de David Liaudet prises dans le dépoli du Rolleiflex 6x6.
Il faut penser que les photos que prend Sylvain Bonniol avec cet appareil sont inversées en miroir. Pendant la séance de pose, je fais moi aussi des photos. David tenait à voir dans le cadre figurer son appareil, historique, avec lequel il fait des prises de vue en stéréo. On remarque que son mazzocchio le coiffe convenablement. Marin russe, docte professeur anglais ou bien encore homme de loi ? Nous ne chercherons pas à reconstituer les poses peintes par Uccello dans les trois tableaux de la Bataille de San Romano. Même si nous rêvons, en faisant fi de toutes les complications qu'il faudrait vaincre, d'organiser une séance de pose collective au Louvre.

C'était Lundi 12 février


Un mazzocchio d'anniversaire féminin, plus coloré que les précédents, destiné à Catherine Schwartz.

lundi 5 février 2007

Un mazzocchio habitable ?


Surprise au musée aujourd'hui, non seulement j'ai aimé le nouvel accrochage mais j'ai jubilé en découvrant la salle Prouvé, la pavillon tropical reconstitué sur la terrasse (pourra-t-on y aller ?) et une maquette d'un hôtel en rond conçu pour les Arcs qui me fait étonnamment penser à un mazzocchio habitable.

dimanche 4 février 2007

Autoroute A19 entre Egry et Beaune-la-Rolande


Je ne sais pas m'expliquer pourquoi, tant que les machines étaient encore à quelque distance, je jubilais à aller les voir de près, à photographier le tracé de l'autoroute A19. J'imaginais tenir un journal des travaux, retenir un maximum d'images du paysage, ne manquer aucune étape. Depuis trois semaines les machines se sont rapprochées, la dévastation des champs a commencé, le pont qui nous fera passer au-dessus de l'autoroute va être construit, je me dis à chaque passage qu'il me faut m'arrêter et photographier, mais j'oublie, l'esprit tourné tout entier vers mes propres constructions inoffensives. De semaine en semaine les lacérations s'aggravent et ça me pince le coeur. J'ai oublié de modifier le réglage lumière de l'appareil et voici dans une ambiance artificiellement bleuie les engins cruels.

Mémoire du cinéma



Il y a plus de trente ans, octobre 1974, plus de deux ans avant l'inauguration du Centre Pompidou, jeune étudiant de dix-huit ans tout heureux d'être libre de découvrir Paris, le trou béant des halles me faisait grosse impression. Je conserve bien en mémoire l'image de l'église Saint-Eustache dominant le gouffre immense au fond duquel s'affairaient de minuscules pelleteuses.
Arrivé trop tard pour savoir comment c'était avant je n'ai aucun souvenir des derniers pavillons encore debout ni de cette cheminée déjà aperçue dans Le Dernier Tango à Paris qui contient par ailleurs plus d'une image d'un Paris disparu ou en construction qui me touche particulièrement. Ici, découvrant avec stupéfaction Touche pas à la femme blanche, un film de Ferreri dont David Liaudet me parlait depuis un moment, je retrouve avec bonheur l'immensité du trou mais les restes de pavillons Baltard me laissent perplexe. J'aurais dû les avoir vus. Le cinéma a meilleure mémoire heureusement.